Ubérisation de la société : quel impact des plateformes numériques sur les métiers et l’emploi ?
Publié le 19 09 2022 | Mis à jour le 06 11 2024
Une mission d’information du Sénat s’est penchée sur le développement des plateformes numériques de travail et les transformations des métiers et des emplois qu’elles induisent. Ces dernières tendent à remettre en cause notre modèle social et économique et imposent à leurs travailleurs les pratiques du management algorithmique, qu’il est nécessaire de mieux encadrer.
Après avoir entendu plus de 60 personnes dans le cadre d’une trentaine d’auditions, la mission d’information dresse une série de constat et formule, en conclusion, 18 recommandations autour de quatre grandes problématiques :
- l’amélioration des conditions de travail
- le développement du dialogue social
- l’encadrement du management algorithmique ainsi que la transparence
- l’explicabilité et la régulation des algorithmes des plateformes.
La plateformisation de l’économie : à la fois source de modernisation et de déconstruction du modèle classique de l’entreprise par l’externalisation
Les plateformes de travail permettent d’accéder à des services fournis par des tiers sur lesquels elles exercent un pouvoir de contrôle plus ou moins étendu.
Ces plateformes ont émergé au cours des années 2000« sous l’effet combiné du statut d’auto-entrepreneur, de la démocratisation d’Internet et des smartphones, de l’émergence de besoins spécifiques aux urbains et de la recherche croissante de nouvelles sources de revenus ».
Ces entreprises d’un genre nouveau recourent, en lieu et place de salariés, à des travailleurs juridiquement indépendants, dont la plupart exercent sous le régime de la micro-entreprise.
« En s’exonérant de la sorte du paiement des cotisations sociales dues par les employeurs et des garanties dont bénéficient les salariés (durée légal du travail, majorations, indemnités, congés payés, encadrement de la rupture du contrat, etc.), les plateformes réduisent le coût du travail par le transfert à leurs travailleurs du risque économique et social traditionnellement supporté par l’employeur, dans la lignée des politiques d’externalisation du travail menées par les grandes entreprises depuis plusieurs décennies ».
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