Les trois erreurs stratégiques qui font dérailler la transformation digitale… et comment les éviter
Publié le 19 09 2022 | Mis à jour le 08 11 2024
En cause notamment, la déconnexion entre les dirigeants et le terrain, tout comme sa variante, le fonctionnement en silos dans les entreprises. Cela explique en large partie l’échec des projets de digitalisation.
Alors que nous avons largement intégré le digital dans nos vies quotidiennes (tous pays et tranches d’âge confondus, nous passons plus trois heures par jour sur Internet, dont 80% sur mobile), dans les entreprises, la digitalisation reste un enjeu majeur. Pour quelques “licornes” de la génération Gafa (Google, Amazon, Facebook, Apple), des centaines d’entreprises peinent à s’adapter et s’exposent à la disruption. Au regard de plusieurs dizaines d’études de cas (dont 16 publiées et synthétisées dans un livre, « Les 16 plus belles erreurs de la transformation numérique »), trois grandes sources d’erreurs stratégiques apparaissent et expliquent, en grande partie, les échecs de la transformation digitale.
Une surestimation du potentiel digital
Dans beaucoup d’entreprises, il y a une sorte de « pensée magique » qui fait croire qu’une nouvelle solution digitale pourra résoudre tous les problèmes. Plutôt que de remettre en question une stratégie bien rodée, on invente, par exemple, un patch technologique pour prolonger la vie d’un produit. Cela coûte souvent des fortunes aux entreprises, et parfois même pire – des vies humaines. On peut ainsi analyser les accidents des Boeing 737 Max comme le résultat ultime de choix technologiques trop optimistes. L’avionneur a, en effet, plaqué des solutions logicielles sur son appareil pour combler des défauts profonds qui tiennent à la physique des aéronefs. Au moins à deux occasions, en Indonésie fin 2018 puis en Ethiopie début 2019, ces logiciels ont fait ce pour quoi ils avaient été programmés : faire piquer les avions pour contrer leur tendance naturelle à cabrer. Le problème est que le numérique avait été conçu pour ignorer les commandes des pilotes dans certaines conditions. Par conséquent, les avions se sont écrasés dans les deux cas, avec un bilan terrible : 346 victimes au total.
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