Le pacte européen sur l'IA signé par une centaine d'entreprises ressemble à une vaste blague

Publié le 27 09 2024 | Mis à jour le 17 10 2024

L'UE cherche par tous les moyens à rallier les entreprises à sa grande cause, à savoir l'application de son règlement sur l'intelligence artificielle. Sa dernière trouvaille : un "pacte" sur l'IA bourré d'engagements volontaires dont personne ne vérifiera s'ils sont respectés. Le message est clair : brosser les signataires dans le sens du poil jusqu'à l'entrée en vigueur complète de l'AI Act prévu à l'été 2026.

L'Union européenne est-elle sérieuse lorsqu'il s'agit de parler d'intelligence artificielle et de protection des citoyens européens face au développement de cette technologie ? Difficile à croire alors que la Commission européenne annonce aujourd'hui que plus d'une centaine d'entreprises sont les premiers signataires d'un pacte sur l'intelligence artificielle et de ses engagements volontaires.

Parmi eux figurent des multinationales, des entreprises bien établies, mais aussi des PME, toutes issues de divers secteurs. Accenture, Adobe, Aleph Alpha, Amazon, Booking.com, Cisco, Dassault Systèmes, Deutsche Telekom, Google, HPE, IBM, Lenovo, Microsoft, OpenAI, Orange, OVHcloud, Palantir, Qualcomm, Salesforce, Samsung, SAP ou encore Workday en font partie.

OpenAI s'est par exemple vanté d'avoir signé ce pacte, indiquant par la voix de Sandro Gianella, responsable de la politique et des partenariats pour l'Europe et le Moyen-Orient, que "le pacte européen sur l'IA, qui met fortement l'accent sur la gouvernance, l'adoption et la connaissance de l'IA, identifie les bonnes priorités pour garantir que les bénéfices de l'IA soient largement répartis".

OpenAI, parfait exemple de l'hypocrisie

La société la plus en vogue du marché se targue même "de soutenir les priorités fondamentales du pacte, qui correspondent à notre mission : fournir des technologies sûres et de pointe qui profitent à tous". Une déclaration quelque peu contradictoire avec la vision de l'entreprise. En effet, jusqu'à peu, OpenAI qui se vantait d'avoir un comité de sécurité dédié au développement de l'IA, manquait quelque peu d'indépendance puisque deux des membres du conseil d'administration en faisaient partie.

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