Le mythe des digital natives : un frein à l’éducation au numérique

Publié le 19 09 2022 | Mis à jour le 06 11 2024

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Elevées au milieu des ordinateurs, d’Internet et des smartphones, les jeunes générations auraient un usage inné de ces outils. Mais ce mythe trompeur nuit à une réelle éducation au numérique et masque la diversité des pratiques.                    

« C’est fou, on leur met une tablette entre les mains, et ils savent tout de suite quoi en faire ! ». Qui n’a jamais entendu cette phrase, d’un parent ou d’un adulte, émerveillé devant les capacités d’un enfant devant un écran. Parce qu’ils seraient tombés dedans tout petit, les jeunes nés avec ces technologies auraient une maitrise innée du numérique. Ce concept, c’est celui des digital natives, théorisé et popularisé en 2001 par un journaliste américain, Mark Prensky. Selon lui, naitre dans une époque où les outils numériques sont omniprésents modifient la façon d’agir et d’apprendre. Cette idée très médiatique a conduit à des affirmations telles que si les jeunes sont « naturellement » compétents, ils n’ont pas besoin d’apprendre, ou encore les générations aînées, celles qui ne sont pas des digital natives, ne sont pas en position de transmettre le savoir sur ce sujet. Sauf que c’est faux et néfaste.

Non, grandir avec le numérique ne suffit pas à en maitriser les usages. Cette idée, c’est ce que le sociologue Pascal Plantard appelle le « complexe d’Obélix ». Il explique que ce n’est parce que les enfants ont accès très tôt à des outils numériques qu’ils n’ont pas besoin d’être formés à leurs usages. Déjà, parce que les utilisations sont diverses, liées au milieu social, à l’équipement personnel ou encore aux pratiques des parents.

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