La stratégie quantique française, un an après

Publié le 19 09 2022 | Mis à jour le 06 11 2024

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Il y a un an, Emmanuel Macron présentait la stratégie nationale d’accélération quantique au laboratoire C2N du CNRS et de l’Université Paris Saclay situé à Palaiseau. Il rencontrait à cette occasion les équipes de Quandela, Pasqal, Atos et Thales, ce dernier pour son activité dans les capteurs quantiques et les trois premiers dans le calcul quantique. C’était une première mondiale car jamais un chef d’État ne s’était exprimé de la sorte sur ce sujet.

Le plan annoncé était structuré avec une enveloppe de 1815M€ étalée sur 5 ans dont 1032€ de financements publics nationaux, 238M€ de financements européens et 545M€ de financements privés, ces deux derniers étant des estimations non garanties. Le financement public de 1032M€ correspondait à un triplement de l’effort existant, jusqu’alors concentré principalement sur la recherche fondamentale. Il doit couvrir le cycle complet de l’innovation allant de la recherche fondamentale au développement industriel, startups comprises. De manière très classique, le plan comprend des volets sur le calcul quantique, la métrologie quantique et les télécommunications quantiques. Il traite aussi des technologies habilitantes comme la cryo-électronique, la cryogénie et le câblage ainsi que la cryptographie post-quantique.

Dans le discours politique du Président de la République, la dimension souveraineté des technologies quantiques était un leitmotiv, tout comme l’impérieuse nécessité de développer une approche européenne, seule dimension pertinente face aux USA et à la Chine. Un an après, que s’est-il passé ? Comment le plan a-t-il avancé ? Est-ce que la France et la France dans l’Europe, ont augmenté leurs chances de succès dans les technologies quantiques face aux USA et à la Chine ? Qu’est-ce qui pourrait être amélioré ? C’est ce que nous allons essayer de traiter ici-même. Je vais décrire les composantes du plan, la dimension souveraineté, les initiatives des régions, la communication du plan, ce qui s’est passé dans le reste du monde et enfin l’impact de la “hype quantique” sur le plan.

Un plan qui se met bien en place

Une bonne partie des principales composantes du plan quantiques ont été lancées comme nous allons le voir, et dans un laps de temps assez court au regard du temps administratif habituel. Ainsi, Neil Abroug, le coordinateur de la stratégie quantique rattaché au SGPI, un service qui dépend du Premier Ministre, n’a étéofficiellement nomméque début mai 2021. Voici ce qui a pu être annoncé ou lancé depuis sachant qu’un point détaillé a été publié dans lecompte-rendudu Conseil des Ministres du jeudi 20 janvier 2022.

Lire la suite (Olivier Ezratty)