La pandémie va-t-elle créer une ubérisation du travail intellectuel ?
Publié le 19 09 2022 | Mis à jour le 10 11 2024
Les nouvelles méthodes de travail apparues pendant la crise du Covid-19 offrent de précieux enseignements sur l’avenir de l’économie à la tâche pour les travailleurs du savoir.
L’expression « gig economy », que l’on pourrait traduire par économie à la tâche, économie à la mission ou encore ubérisation du marché de l’emploi, est née en 2009 sous la plume de l’ancienne rédactrice en chef du « New Yorker », Tina Brown. Celle-ci décrivait comment les travailleurs du savoir menaient de plus en plus souvent « toute une série de projets flottants, de missions de conseil et d’activités à temps partiel dans une économie numérique ».
Il était alors communément admis que cette économie à la tâche allait redéfinir l’emploi des cols blancs et remettre en question l’existence même des entreprises de services. Pourquoi faire appel à une société d’analyse de données pour un projet, alors que vous pourriez avoir un accès illimité à des experts, reliés par une plateforme numérique de portée mondiale, qui pourraient travailler en commun pour vous ? Pendant un certain temps, il semblait bien que les choses allaient dans ce sens : le concours doté d’un million de dollars lancé par Netflix en 2009 pour développer le meilleur algorithme de recommandation a été remporté par une équipe qui n’appartenait pas à une seule entreprise – ni même à une seule région géographique.
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